viernes, 26 de febrero de 2016

La Comédie Grec


Le genre théâtral de la comédie
La comédie est née dans l'Antiquité, avec des auteurs grecs comme Aristophane (5e- 4e siècle av. J.-C.) et latins comme Plaute (3e-2e siècle av. J.-C.) et Térence (2e siècle av. J.-C.). Elle est définie par rapport à la tragédie, dans la Poétique d'Aristote, philosophe grec du 4e siècle av. J.-C. Alors que la tragédie met en scène des grands personnages dont l'histoire est empruntée au mythe et à l'histoire et qu'elle suscite terreur et pitié, la comédie fait naître le rire par la représentation des travers de l'homme moyen, en mettant en scène les problèmes de la vie quotidienne.

Les règles de la comédie
Reprenant Aristote, les dramaturges du 17e siècle ont codifié la comédie ; mais durant les siècles suivants, les auteurs s'affranchissent de ces normes strictes.

a. Des personnages de condition moyenne
La comédie met en scène des personnages principaux appartenant au peuple ou à la bourgeoisie. Ces personnages, dont beaucoup sont des types hérités de la tradition, se définissent par leurs rôles (de père, de valet, de jeune amoureux, etc.).

b. Une intrigue inventée
Contrairement à la tragédie qui reprend des mythes ou l'Histoire, l'intrigue de la comédie doit être inventée par l'auteur. Son action se développe en un, en trois ou en cinq actes ; son déroulement est ponctué de péripéties et de coups de théâtre et son dénouement est heureux puisque les héros réussissent à résoudre les conflits apparus au cours de leur existence.

c. Les règles d'unité
La comédie classique se conforme à plusieurs règles. Elle doit mettre en scène une action principale (unité d'action), se dérouler en moins de vingt-quatre heures (unité de temps) et dans un seul endroit (unité de lieu). De même, elle ne doit pas mélanger les genres, c'est-à-dire comporter, par exemple, de moments tragiques (unité de ton).

Les différents genres de comédies
a. La comédie d'intrigue
Forte de nombreux rebondissements, elle met souvent en scène un couple de jeunes amants obligés de surmonter l'opposition de parents ou de rivaux tyranniques et ridicules – c'est le cas par exemple du Barbier de Séville (1775) de Beaumarchais. Elle présente aussi des valets rusés, et parfois fourbes, qui n'ont de cesse de faire triompher l'amour et/ou de duper leurs maîtres. En cela, elle s'inspire de situations et d'intrigues de la commedia dell'arte, fondée sur l'improvisation à partir de situations et de caractères stéréotypés, comme le valet Arlequin.

b. La comédie de caractères
Elle cherche à représenter les grands défauts humains, comme l'avarice, la colère, l'hypocrisie, de façon souvent caricaturale. C'est à ce genre de comédies qu'appartiennent un certain nombre de pièces de Molière comme L'Avare (1668) ou encore Le Malade imaginaire (1673).

c. La comédie de mœurs
Ce genre de comédie offre une peinture de types sociaux et apparaît souvent comme une satire de la société. C'est le cas, par exemple, des Précieuses ridicules (1659) de Molière, qui stigmatise le snobisme du langage, ou de Tartuffe (1664), qui dénonce l'hypocrisie religieuse.

d. Les autres genres de la comédie
Aux 19e et 20e siècles apparaît le vaudeville, spectacle populaire qui se caractérise par un rythme rapide, des quiproquos, des rebondissements et des situations cocasses. Mais d'autres expérimentations sont tentées : le drame romantique de Victor Hugo (1802-1885), par exemple, cherche à mêler le grotesque de la comédie et le sublime de la tragédie. Les comédies de l'absurde, comme celles d'Eugène Ionesco (1909 ou 1912-1994) montrent que les frontières entre la comédie et la tragédie ont tendance à s'effacer.

Les différentes visées de la comédie
La première ambition de la comédie est bien évidemment de faire rire, par un comique de situation (malentendu, quiproquo), de caractère (éléments amusants de la personnalité), de geste (mimiques, coups de bâton), de langage (jeux verbaux) ou de répétition (reprise de gestes, paroles). Mais la tonalité satirique d'un certain nombre de comédies montre que la comédie a parfois pour but d'instruire ou de moraliser en montrant les travers de la société et des hommes. C'est ce que Beaumarchais dit, en 1784, dans la préface de sa comédie intitulée Le Mariage de Figaro : « La loi première [de la comédie], et peut-être la seule, est d'amuser en instruisant. »

Les grands auteurs de comédies
a. Molière (1622-1673)
Molière est le maître incontesté de la comédie. Acteur, metteur en scène, directeur de troupes, il écrit, en 1659, sa première comédie à succès, Les Précieuses ridicules. Il excelle alors dans le genre de la comédie de caractères, dont les plus connues sont Le Misanthrope (1666), L'Avare (1668), Le Malade imaginaire (1673), et dans le genre de la comédie de mœurs avec Tartuffe ou l'Imposteur (1664), Dom Juan ou le Festin de pierre(1665), Le Bourgeois gentilhomme (1670).

b. Marivaux (1688-1763)
Son théâtre est celui du cœur et des intrigues psychologiques. L'amour, de sa naissance à son aveu, est traduit et trahi par un langage subtil : c'est le marivaudage. Ses principales comédies sont La Double Inconstance (1723), L'Ile des esclaves (1725), Le Jeu de l'amour et du hasard (1730) et Les Fausses Confidences (1737).

c. Beaumarchais (1732-1799)
Après s'être essayé au drame, Beaumarchais fait de la comédie, quelques années avant la Révolution, un instrument critique des privilèges de la noblesse. Son œuvre mêle tonalité comique et tonalité satirique et revendique « la liberté de blâmer ». Sa trilogie Le Barbier de Séville (1775), Le Mariage de Figaro (1784) et L'Autre Tartuffe ou la Mère coupable (1792) met en scène Figaro, un valet spirituel qui incarne les idées révolutionnaires.
L'essentiel
La comédie est un genre théâtral qui a pour ambition de faire rire, mais aussi de critiquer la société et l'homme. Les plus grands auteurs de comédie appartiennent aux 17e et 18e siècles : ce sont Molière, Marivaux et Beaumarchais.

La "comédie nouvelle"
Les comédies traitant d’un sujet athénien et les tragédies orientées sur la philosophie, perdent peu à peu de leur attrait. Il se crée alors une forme de comédie locale (appelée "comédie nouvelle"), dont il ne reste qu’un seul exemple complet : "l’Avare ou le Misanthrope" (317 av. J.-C.), de Ménandre. Ces pièces sont bâties autour d’une situation familiale associant amour, argent et quiproquos, et de types sociaux caricaturés et faciles à identifier : le père avare, la belle-mère acariâtre, etc.

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