Beaumarchais : (1732-1799),
naît à Paris. Bien que fils d’horloger, il s’introduit à la cour grâce à une
invention qui lui vaut de devenir horloger du roi puis professeur de harpe des
filles de Louis XV. Il s’anoblit par l’achat d’une charge de secrétaire du roi.
En 1770, une affaire de succession l’amène à comparaître en justice et
Beaumarchais se trouve blâmé. Il travaille alors comme agent secret à Londres
puis en Allemagne. En 1775, il sert d’intermédiaire dans les livraisons d’armes
aux Américains insurgés contre la tutelle anglaise.
Beaumarchais crée également
des pièces de théâtre et donne en 1775 Le Barbier de Séville en 1ère
représentation : sifflé, il le remaniera par conséquent ultérieurement.
Ensuite il fonde la Société des auteurs pour faire reconnaître la notion de
droit d’auteur et entreprend la publication des œuvres complètes de Voltaire.
Réhabilité par le nouveau Parlement, il parachève son retour en grâce par le
triomphe du Mariage de Figaro (1784) qui à cause de sa portée
satirique s’attire la foudre des censeurs et vaut un séjour en prison à son
auteur. En 1791, il commet l’erreur de s’impliquer dans l’achat de fusils pour
les révolutionnaires. Son négoce échoue et vieilli, sourd usé par cette vie
rocambolesque, il meurt en 1799 à Paris.
Le Barbier de Séville : 1775 - comédie en 4 actes
Selon
l’auteur : « Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa
pupille ; un jeune amant plus adroit le prévient, et ce jour même, en fait
sa femme à la barbe et dans la maison du tuteur. »
Le Mariage de Figaro :
1784 - comédie en 5 actes
Comme le
Barbier de Séville, cette pièce reçoit un accueil chaleureux du public.
Selon Beaumarchais toujours : « La plus badine des intrigues. Un grand seigneur espagnol (un héros picaresque ou picaro), amoureux d’une jeune fille qu’il veut séduire, et les efforts que cette fiancée, celui qu’elle doit épouser et la femme du seigneur, réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu, que son rang, sa fortune, sa prodigalité rendent tout-puissant pour l’accomplir. Ne voilà rien de plus. La pièce est sous vos yeux ». L'originalité et l'intérêt de la pièce sont ailleurs, dans la critique des abus de l'époque. L'intrigue masque les messages sociaux dans un mouvement de débauche, de gaieté et d'énergie. Figaro veut épouser Suzanne. Marceline, la vieille gouvernante de Bartholo, veut épouser Figaro qu’elle tient par la reconnaissance de dette qu’il a jadis signée. Elle n’a pas encore reconnu en lui le fils qu’elle a jadis perdu. Le comte Almaviva (l’ancien partenaire de Figaro est devenu son adversaire) prétend ravir Suzanne à Figaro. La comtesse Rosine espère bien reconquérir son époux volage. Le jeune Chérubin, amoureux de sa marraine, fait figure de rival ingénu du comte, dont il suscite la colère…
Selon Beaumarchais toujours : « La plus badine des intrigues. Un grand seigneur espagnol (un héros picaresque ou picaro), amoureux d’une jeune fille qu’il veut séduire, et les efforts que cette fiancée, celui qu’elle doit épouser et la femme du seigneur, réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu, que son rang, sa fortune, sa prodigalité rendent tout-puissant pour l’accomplir. Ne voilà rien de plus. La pièce est sous vos yeux ». L'originalité et l'intérêt de la pièce sont ailleurs, dans la critique des abus de l'époque. L'intrigue masque les messages sociaux dans un mouvement de débauche, de gaieté et d'énergie. Figaro veut épouser Suzanne. Marceline, la vieille gouvernante de Bartholo, veut épouser Figaro qu’elle tient par la reconnaissance de dette qu’il a jadis signée. Elle n’a pas encore reconnu en lui le fils qu’elle a jadis perdu. Le comte Almaviva (l’ancien partenaire de Figaro est devenu son adversaire) prétend ravir Suzanne à Figaro. La comtesse Rosine espère bien reconquérir son époux volage. Le jeune Chérubin, amoureux de sa marraine, fait figure de rival ingénu du comte, dont il suscite la colère…
Il s’agit véritablement d’une
comédie d’intrigue, mais aussi d’une comédie satirique puisque la justice est
ridiculisée. La condition des femmes est évoquée : « traitées en
mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes » s’exclame
Marceline. Les injustes privilèges de la société féodale sont dénoncés
« vous vous êtes donné la peine de naître, rien de plus » remarque à
juste titre Figaro dans sa tirade à l’acte V scène 3. Beaumarchais remet donc
en cause le principe de la naissance. Ainsi la rivalité entre le comte et
Figaro semble un conflit historique ou politique entre un Ancien Régime
moribond, s’accrochant à ses privilèges iniques, et un monde nouveau plein de
jeunesse, de promesses et d’incertitudes. Le Mariage de Figaro n’est certes pas
une pièce révolutionnaire, (il s’en défend d’ailleurs dans sa préface, même si
cela semble aussi une manière de se protéger des censeurs) mais il justifie
sans doute le mot de Beaumarchais : « qui dit auteur dit
oseur ». Cette pièce a été censurée pendant 4 ans et interdite durant
l'occupation allemande. Elle dénonce les abus de l'époque, les privilèges et
l'ancien régime. Sa critique exposée de manière théâtrale est osée puisqu’elle
est présentée directement à un public dont la réaction est immédiate.
Résumé Le
barbier de Séville par actes :
Acte I
Jour
de noces au château d’Aguas Frescas, près de Séville, chez le comte Almaviva,
« grand corregidor » [juge suprême] d’Andalousie. Tandis que Figaro,
« concierge » du château, mesure la chambre nuptiale, sa fiancée
Suzanne, camériste de la Comtesse, lui apprend que le Comte, tout en ayant
officiellement aboli le « droit du seigneur », veut faire d’elle sa
maîtresse, et a chargé Bazile (voir le Barbier de Séville) de la négociation.
Resté seul, Figaro s’indigne et réfléchit : comment empocher l’argent du
Comte sans lui rien céder en échange ? Surcroît d’embarras : la
vieille Marceline, aidée de Bartholo - autre revenant du Barbier -, entend
faire valoir auprès du Comte une promesse de mariage de Figaro. Elle se
querelle avec Suzanne, qui se moque de ses prétentions. Surgit, fort ému, le
page Chérubin que le Comte vient de chasser après l’avoir surpris chez
Fanchette, la fille du jardinier. Mais Chérubin courtise aussi Suzanne, tout en
rêvant à la Comtesse sa marraine, dont il arrache à Suzanne le ruban de nuit.
Ils sont surpris par le Comte venu faire sa cour à la camériste :
terrifié, Chérubin se dissimule d’abord derrière un fauteuil, puis par un
mouvement tournant s’y blottit sous une robe, lorsque le Comte, entendant
entrer quelqu’un, lui prend sa première cachette.
Ce n’est que Bazile, venu
jouer les entremetteurs. Mais une allusion aux sentiments de Chérubin pour la
Comtesse provoque la colère du Comte, qui se dresse brusquement ; en
mimant sa découverte de Chérubin chez Fanchette, il tire sur la robe et,
stupéfait, voit de nouveau apparaître le page ! Il en est d’autant plus
irrité que Chérubin connaît maintenant tous ses projets... Heureuse
diversion : une foule de paysans et de valets envahit les scènes conduites
par la Comtesse et Figaro. Celui-ci demande au Comte de célébrer sur-le-champ
l’abandon du droit du seigneur ; celle-là sollicite la grâce de son
filleul. Verdict embarrassé du Comte : la cérémonie aura lieu plus
tard ; quant à Chérubin, il partira pour l’armée, à l’autre bout de
l’Espagne. Mais Figaro, discrètement, lui souffle le moyen de rester au
château.
Acte II
Chez la Comtesse. Suzanne
informe sa maîtresse, rêveuse et amère, des faits et gestes de Chérubin et du
Comte. Arrive Figaro, qui expose son plan : pour lui « donner le
change », il a fait adresser au Comte un billet anonyme l’informant que
son épouse doit rencontrer un galant le soir même. Quant à Suzanne, il faut
qu’elle fixe un rendez-vous au Comte ; mais c’est Chérubin, déguisé, qui
s’y rendra. Figaro va donc chercher le page, qui, en tenue d’officier et son
brevet à la main (non cacheté, remarque la Comtesse), reste avec les deux
femmes. Il chante une romance d’adieu à la Comtesse aussi émue que lui, et plus
encore lorsqu’elle découvre au bras du page le ruban volé, taché de sang par
une blessure.
Elle le lui reprend, en
feignant l’indifférence ; au même moment, le Comte frappe à la porte
fermée à clé. Chérubin court s’enfermer dans le cabinet de toilette, mais y
fait tomber une chaise. La Comtesse, plus morte que vive, prétend qu’il s’agit
de Suzanne, et le mari jaloux enjoint à celle-ci, évidemment sans succès, de se
montrer ; puis il sort avec la Comtesse tremblante pour chercher de quoi
forcer la serrure, non sans avoir au préalable fermé à double tour la chambre -
où Suzanne, par bonheur, a pu se cacher. Elle ouvre donc à Chérubin, qui saute
par la fenêtre, et elle prend sa place. Retour du Comte et de la Comtesse, qui
finit par tout avouer et par donner au Comte la clé du cabinet. Stupeur :
« C’est Suzanne ! » Le Comte, penaud, implore le pardon de son
épouse, qui, se remettant peu à peu, feint d’avoir voulu punir sa jalousie. Le
Comte passe sa mauvaise humeur sur Figaro. Catastrophe : le jardinier
Antonio arrive avec à la main un pot de giroflées écrasées et le brevet de
Chérubin, que celui-ci a perdu dans sa chute. Mais Figaro sauve la
situation : c’est lui, dit-il, qui a sauté par la fenêtre, et a gardé le
brevet pour y faire apposer le cachet... Rageusement, le Comte vérifie et doit
s’incliner. De nouveau une foule envahit la scène, avec Marceline qui vient
réclamer ses droits sur Figaro. Bazile, rudoyé par le Comte, est dépêché au
bourg pour y chercher les gens de justice. Demeurées seules, la Comtesse et
Suzanne font le point : impossible, désormais, d’envoyer Chérubin au
rendez-vous ! C’est donc la Comtesse qui, sous l’apparence de Suzanne, ira
elle-même. Mais on n’en dira rien à Figaro.
Acte III
La
« salle du Trône », servant de salle d’audience au grand corregidor.
Désarroi du Comte, qui se sent joué de tous côtés. Il a convoqué Figaro pour
tenter, du moins, de savoir s’il est au courant de son intrigue avec Suzanne.
Tête-à-tête aigre-doux entre les deux hommes, également sur leurs gardes.
Figaro se moque du Comte (tirade de God-dam, couplet sur la politique), qui
croit néanmoins l’avoir percé à jour : « Je vois qu’on lui a tout
dit ; il épousera la duègne. » Mais Suzanne retourne la situation en
promettant au Comte le rendez-vous tant espéré, en échange de quoi il déboutera
Marceline. Hélas ! un mot de trop de Suzanne à Figaro révèle au Comte
toute la manœuvre, et il décide de se venger : « Un bon arrêt, bien
juste... »
En attendant, Marceline
puis Figaro essaient d’exposer leur cas à Brid’oison, le juge assesseur
d’Almaviva, bègue et formaliste. Le procès commence. Bartholo, promu avocat de
Marceline, et Figaro ergotent longuement sur les termes (et/ou, ou/où...) de la
promesse de mariage ; le Comte tranche enfin, en condamnant Figaro à payer
Marceline ou à l’épouser. En désespoir de cause, Figaro, né de parents
inconnus, se proclame gentilhomme afin d’échapper au verdict. Coup de
théâtre : ses « nobles parents » se révèlent n’être en réalité
que Marceline et Bartholo - lequel refuse obstinément d’épouser la mère de son
fils. Marceline profère alors une violente dénonciation de la cruauté
masculine, et tombe dans les bras de Figaro. Suzanne, qui arrive avec de
l’argent donné par la Comtesse, se croit trahie, mais le malentendu se dissipe,
le Comte rage et Bartholo se laisse fléchir.
Acte IV
Une
galerie du château. Badinage philosophique et amoureux entre les deux fiancés.
La Comtesse relance le jeu en dictant à Suzanne, à l’insu de Figaro, un billet
donnant rendez-vous au Comte. Une imprudence de Chérubin, arrivant déguisé en
fille parmi une troupe de villageoises, et bientôt reconnu, tourne à la
confusion du seigneur dont les vues sur Fanchette sont révélées à tous. La
cérémonie décidée à l’acte I se déroule enfin, mais Figaro aperçoit le Comte
avec le billet entre les mains ; une indiscrétion de Fanchette lui en
apprend la provenance, ainsi que le lieu du rendez-vous. Marceline tente
d’apaiser son fils ivre de jalousie, et qui voudrait maintenant tout rompre.
Acte V
Une
allée de marronniers avec deux pavillons. Dans la nuit, Fanchette cherche Chérubin.
Apparaît Figaro accompagné de Bartholo, Bazile, etc., et d’un groupe de
« valets et de travailleurs » qu’il poste aux alentours. Resté seul,
il exhale sa rancœur dans un long monologue, et dresse l’amer bilan de sa vie.
Caché, il voit arriver successivement Suzanne et la Comtesse, qui ont échangé
leurs vêtements et qu’il prend l’une pour l’autre, puis Chérubin qui lutine la
Comtesse en la prenant pour Suzanne, enfin le Comte qui redécouvre les appas de
sa femme en s’imaginant lui aussi qu’il fait la cour à Suzanne. Mais Figaro
furieux trouble leur entretien ; le Comte s’enfonce dans l’obscurité, la
Comtesse se retire de son côté et Suzanne, sous son déguisement, décide de
punir Figaro de ses soupçons. Mais il la reconnaît bientôt... Reste à punir aussi
le Comte : celui-ci, de retour, croit apercevoir sa femme avec Figaro.
Fureur, scandale. Figaro est arrêté, Suzanne s’enfuit dans un des pavillons -
lequel, sous les yeux du Comte, se vide successivement de tous ses
occupants : Chérubin, Fanchette, Marceline... Tandis que la Comtesse,
seule, sort de l’autre pavillon. Le Comte, comprenant sa bévue, implore le
pardon de son épouse, et « tout finit par des chansons ».
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