Farceurs Français
et Italiens (1670)
De gauche à droite :
Molière dans le costume d'Arnolphe, Jodelet, Poisson, Turlupin, Le Capitan Matamore, Arlequin, Guillot Gorju,
Gros Guillaume, Le Dottor Grazian Balourd, Gaultier Garguille, Polichinelle, Pantalon, Philippin,
Scaramouche, Briguelle et Trivelin
(de Cl. Giraudon - Comédie-Française)
De gauche à droite :
Molière dans le costume d'Arnolphe, Jodelet, Poisson, Turlupin, Le Capitan Matamore, Arlequin, Guillot Gorju,
Gros Guillaume, Le Dottor Grazian Balourd, Gaultier Garguille, Polichinelle, Pantalon, Philippin,
Scaramouche, Briguelle et Trivelin
(de Cl. Giraudon - Comédie-Française)
Le théâtre obtint ses
lettres de noblesse au XVIIe siècle qui devint ainsi le Siècle du
Théâtre. Les succès littéraires grandissant, quel plus beau moyen que le
théâtre pour mettre en valeur ces si beaux textes! Les poètes trouvèrent ainsi
leur moyen de communication directe avec leur auditoire. Le théâtre devint
spectacle.
Les Troupes Ambulantes
Au tout début du XVIIe, Tabarin,
un bateleur, commença à faire parler de lui sur Paris et sa région. Avec son
compère nommé Mondor, un médecin-vendeur d'onguent ambulent, il fit des
représentations théâtrales sur les tréteaux des foires de Saint Germain, Saint
Laurent ainsi que la Place Dauphine et le Pont Neuf. Leurs farces visuelles et
leurs dialogues comiques et satiriques les firent très vite connaître, attirant
ainsi un grand nombre de passants dont Molière et les gens de la
Cour. Vers 1626, Tabarin et Mondor ne firent plus beaucoup
parler d'eux, d'autres troupes théâtrales devenant plus à la mode. En province,
en ce même tout début de siècle, les comédiens allaient de ville en ville jouer
sur des scènes improvisées ou dans certains Jeux de Paumes. Les deux plus
célèbres troupes ambulantes furent celle de Floridor (rentrée en 1638
au Théâtre du Marais) et celle de Molière.
Les Théâtres de Paris
À l'origine, c'était la
résidence des Ducs de Bourgogne et du célèbre Jean-sans-Peur. En
1548, l'Hôtel devint la propriété d'une société bourgeoise, les Confrères
de la Passion et de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ. L'Hôtel
devint leur lieu de célébration de leurs mystères. Malgré l'interdiction de
leurs mystères, ils gardèrent le monopole des représentations théâtrales sur
Paris en louant leur salle aux petites troupes de passage, pouvant les
pénaliser si celles-ci allaient dans d'autres salles. En 1628, la troupe
de Valleran-Lecomte s'y établit sous l'ordre de Louis XIII, devenant
ainsi " Troupe Royale ". Gros-Guillaume devint le
directeur de l'Hôtel. La troupe y joua des farces avec Turlupin, Gros-Guillaume et Gautier-Garguille,
des tragédies avec des grands interprètes tels que Montfleury, la célèbre Champmeslé,
et Floridor (qui quitta la Troupe du Marais vers 1647 et
devint le nouveau directeur de l'Hôtel de Bourgogne cette même année).
En 1680, après la mort de La
Thorillière, le chef de la troupe, l'Hôtel de Bourgogne se réconcilia et
fusionna avec l'Hôtel Guénégaud. La Troupe de Guénégaud fut réalisée
par une fusion entre des comédiens de la Troupe du Marais et des
comédiens de la Troupe de Molière à la mort de celui-ci, en 1673.
En 1660, les Comédiens-Italiens s'installèrent
également à l'Hôtel de Bourgogne qui en furent chassés en 1697.
Le Théâtre du Marais
Malgré le monopole de la Confrérie
de la Passion, Mondory décida de monter son propre théâtre à Paris.
Il s'installa en 1634 dans le quartier très à la mode du Marais, sur
l'emplacement du jeu de paume, rue Vieille du Temple. Il se mit ainsi en
concurrence directe avec le Théâtre de Bourgogne. Des farces jouées par Jodelet et
des pièces machines furent représentées au Marais parmi les grandes œuvres
de Pierre Corneille.
En 1643, la salle fut
dévastée par un incendie, mettant les représentations théâtrales en suspens. Le
théâtre fut ainsi rénové et amélioré mais ne rouvrit ses portes qu'en octobre
1644.
En 1673, la troupe du
Marais fut dissoute pour fusionner avec les comédiens de la Troupe de
Molière.
La Troupe de Molière
En 1644, la Troupe de
Molière " l'Illustre Théâtre " monta son propre théâtre
mais ne pouvant tenir financièrement, Molière fit faillite et dut repartir
avec sa troupe en Province. Après 13 ans de représentations provinciales, la
troupe itinérante de Molière retourna s'installer à Paris en 1658.
Suite au succès de la représentation de " Nicomède " au
Louvre devant le Roi et sa Cour, ils obtinrent la protection du frère
de Louis XIV, Philippe d'Orléans, qui les installa au Petit-Bourbon,
devenant ainsi la " troupe de Monsieur ".
En 1661, la troupe fut
transférée au Palais-Royal, logée avec la troupe des Comédiens Italiens.
La troupe de Molière fut
composée d'illustres comédiens, dont Armande Béjart, épouse de Molière, La
Grange, le couple du Parc, dont la femme fut la maîtresse de Jean Racine, du
Croissy, et Baron. En 1673, à la mort de Molière, sa troupe fusionna
avec un théâtre rival, la troupe du Marais, et toutes deux emménagèrent
dans l'Hôtel Guénégaud, rue Mazarin, pour leurs représentations théâtrales.
La Comédie-Française
En 1680, les deux rivaux,
l'Hôtel de Bourgogne et l'Hôtel de Guénégaud, se réconcilièrent. Louis
XIV créa un Édit leur ordonnant de fusionner et de devenir une troupe
unique et permanente. Le Roi leur accorda un Privilège, obtenant
ainsi le monopole de toutes les représentations françaises. La nouvelle
Compagnie devint la Comédie-Française. La Comédie-Française fut
nommée sous deux autres noms également, Théâtre-Français et la Maison
de Molière. En 1687, ils s'installèrent dans la rue des Fossés-Saint-Germain (aujourd'hui
rue de l'Ancienne-Comédie). La Comédie-Française fut dirigée par un
administrateur général rémunéré par l'État, mais se furent les Comédiens de la Troupe
de Molière qui dominèrent la gérance interne.
Venus en France à la
demande de Catherine de Médicis au XVIe siècle, les Comédiens
Italiens devinrent très à la mode à Paris. Leurs représentations étaient
des comédies très joyeuses et malicieuses avec de grandes mimiques expressives.
Toujours en langue italienne, ils improvisaient à partir d'une simple histoire (Commedia
Dell'arte), leurs drôleries faisant oublier l'incompréhension de leur
langue. Le public adorait en particulier leurs représentations d'Arlequin, Pierrot,
Polichinelle et Pantalon. Ils furent protégés par Louis XIV devenant
ainsi les Comédiens ordinaires du Roi.
En 1653, Louis XIV décida
de nommer la troupe de Tiberio Fiorelli (Scaramouche), les Comédiens
Italiens. En 1658, ils firent leurs représentations au Petit-Bourbon,
partageant ainsi la scène en alternance avec Molière et sa troupe.
Ils partirent dès 1660 pour s'installer à l'Hôtel de Bourgogne. En 1697, ils
furent chassés sur ordre de Louis XIV, à la demande de Madame de
Maintenon, offensée à la suite d'une de leur représentation de la "
La Fausse Prude ".
L'opéra vint de l'Italie où
il fut créé fin XVIe et début du XVIIe siècle. En France, c'est Jean-Baptiste
Lully qui fit de l'opéra, un spectacle à la mode. La particularité de
l'opéra français de Lully fut l'intégration de somptueux ballets
concluant certains grandes représentations théâtrales. Le ballet alors, n'était
dansé que du Roi et de ses Courtisans, devenant ainsi le Ballet de Cour.
De nombreux spectacles - ballets furent donnés à Versailles par Lully à
la demande de Louis XIV.
Louis XIV, grand passionné
de danse et de musique, fonda en 1661 l'Académie de Danse. Le Ballet de Cour
professionnel fut destiné aux hommes qui pouvaient jouer des rôles féminins en
étant masqués. C'est en 1681 que les premières femmes purent devenir danseuses
professionnelles. Lully les employa pour la première fois cette même
année, lors de son spectacle " Le Triomphe de l'Amour ". En
1669, Jean-Baptiste Lully fonda la toute première "
Académie d'Opéra et de Présentations en Musique ".
Le parterre des salles de
spectacles était réservé aux hommes de classe populaire qui s'y tenaient
debout, la bourgeoisie étant placée dans les loges. À partir de 1656, suite à
une coutume anglaise, les spectateurs de marque étaient assis sur des chaises
de paille de chaque côté de la scène près des comédiens. Finalement, pour le
bien des comédiens qui manquaient d'espace, cette coutume fut enlevée un siècle
plus tard, en 1766. Les spectateurs étaient fort bruyants et turbulents,
n'hésitant pas à rire bruyamment ou à railler des comédiens ou des spectateurs,
pouvant même aller jusqu'à la bagarre et ainsi interrompre la représentation. La
scène était petite et éclairée par des chandeliers fixés au mur et par des
lustres. Les comédiens des grandes troupes théâtrales portaient des costumes
somptueux, mélangeant les styles et les couleurs. Lors des représentations de
tragédies grecques, on n'hésitait pas à ajouter un chapeau et des gants à un
comédien habillé " à la romaine ". Un des costumes célèbres de
style fantaisiste dit " à la turc ", fut représenté sur une
gravure de la Champmeslé dans son rôle d'Atalide (voir ci-dessous).
La Champmeslé dans
son rôle d'Atalide
Il n'y a pas plus de réalisme dans les décors que pour les costumes. Les décors
simultanés étaient utilisés au début du siècle, mais l'arrivé de la règle de
l'unité de lieu amena l'unité de décor, d'où les faibles informations scéniques
des auteurs, telle que" la scène est à Rome " dans Cinna de Pierre
Corneille. Au milieu du siècle, quelques machineries furent mises à
contribution pour les représentations théâtrales. Ces pièces à machines adulées
par le public furent un tournant spectaculaire dans la mise en scène, ainsi le
début du théâtre à grand spectacle était né. Cette féerie mécanique fut
utilisée pour les différents effets comme l'imitation de la nature, avec les
flots des vagues, le mouvement des nuages dans le ciel... Les deux plus
célèbres pièces à machines furent " l'Andromède " de Pierre
Corneille représentée au carnaval de 1650 et la " Psyché " de Molière, Corneille, Quinault et Lulli représentée
au carnaval de 1671.
No hay comentarios:
Publicar un comentario