sábado, 27 de febrero de 2016

LaTragédie Grec

Naissance de la tragédie

La scène théâtrale grecque, Les théâtres permanents en pierre, dont les ruines sont encore visibles, sont construits après le IVe siècle av. J.-C. (c’est-à-dire après la période du théâtre classique). Les théâtres en plein air, semblent avoir été conçus pour accueillir un orchestre (espace circulaire plat, réservé au chœur), au bas d’une scène surélevée pour les acteurs, ainsi qu’une rangée de gradins en demi-cercle, construits à flanc de colline autour de l’orchestre.

Ces théâtres pouvaient accueillir jusqu'à 20 000 spectateurs. Lorsque le nombre des acteurs a dépassé celui des choreutes, la scène s’est agrandie et a empiété sur l'espace réservé à l’orchestre. Les acteurs (uniquement masculins) portent des vêtements ordinaires ou parfois des costumes, mais aussi des masques plus grands que leur visage, permettant de mieux les voir et d'indiquer la nature de leur personnage. Les dimensions de ces théâtres interdisent tout effet trop subtil, et imposent un mouvement organisé et rigide, ainsi qu'une voix forte. La musique et les danses participaient au spectacle qui s’apparentait sans doute d'avantage à l’opéra qu’au théâtre moderne.

Le plus ancien texte que nous connaissons sur l'art du théâtre est "la Poétique" d’Aristote (330 av. J.-C.). La tragédie grecque serait née des "dithyrambes", hymnes à la gloire de Dionysos, dans lesquels se répondent deux voix, celle du chef du chœur seul et celle du chœur entier. Quand on connait l'origine orientale de Dionysos (le siège du prêtre est d'ailleurs orné de lions, de griffons, de satyres et de raisins, en référence à cette origine; par ailleurs, ce dieu est coiffé d'un bonnet phrygien, tout comme Mirtha, ce qui atteste du fait que les Grecs le considéraient comme un dieu d'origine étrangère), on peut se demander si la tradition grecque ne s'inspirerait pas d'une tradition orientale antérieure, car plusieurs historiens situent l'origine du théâtre chinois aux environs de deux mille ans avant Jésus-Christ, et il semble que le théâtre indien trouve également sa source dans un passé immémorial.

Plutôt que de vouloir attribuer une origine précise à cet art, il est sans doute plus judicieux de considérer qu'il aussi ancien que la vie communautaire elle-même, dans la mesure où les danses de la pluie, où les récits au coin du feu, auxquels se livraient déjà probablement les premiers hommes, posaient, sans le moindre doute, les bases de la représentation théâtre. Faute d'informations précises sur les formes antérieures du théâtre, c’est en tout cas à Thespis, un choreute du VIème  siècle av. J.-C., qu'on attribue l'invention de la tragédie, et donc de l’art dramatique. Il serait le premier à avoir introduit sur scène un personnage indépendant du chœur lors d’un dithyrambe. Interprétant le rôle principal de son histoire, Thespis aurait, pour la première fois, récité un monologue auquel aurait répondu le chœur.

Deux siècles plus tard, Aristote, dans sa Poétique, estime que c’est à partir de ces nouvelles formes de dithyrambes et grâce à l’intervention d’autres personnages et acteurs, que le théâtre a pu évoluer vers une forme autonome.

Dionysies, tragédie et comédie:

A partir de 545 av. J.-C., des pièces sont jouées à Athènes lors des "Grandes Dionysies", festivités en l’honneur de Dionysos, auxquelles participe Thespis.
C’est la cité-État qui incite et gère ces concours : elle choisit les dramaturges, aide au financement du spectacle (les poètes et les acteurs reçoivent un salaire) et désigne le chorège et les choreutes ainsi que le poète victorieux. C’est également la cité-État qui permet aux plus pauvres d’assister aux représentations en leur accordant des compensations financières.

Cette fête, qui évoluera jusqu'au siècle de Périclès, dure sept jours (deux réservés aux processions en l’honneur de Dionysos, un consacré au dithyrambe, un à la comédie et trois à la tragédie). Pendant les 3 jours consacrés à la tragédie, outre une trilogie de tragédies, chaque poète désigné par concours doit présenter un drame satyrique (bouffonnerie mettant en scène les dieux d'une façon parodique et obscène). Les "Grandes Dionysies" ont largement participé au développement des différents genres dramatiques tels que la comédie et la tragédie.

La tragédie antique grecque :
La tragédie grecque connait son apogée au V e  siècle av. J.-C. La première tragédie connue est "les Perses" d’Eschyle (472 av. J.-C.), le dernier est "Œdipe à Colonne" de Sophocle (401 av. J.-C.). Sur plus de mille tragédies écrites entre ces dates, il n’en reste que 32, composées par Eschyle (7 conservées alors qu’il en a probablement écrit plus de 80), Sophocle (7 conservées alors qu’il en a probablement écrit plus de 120) et Euripide (18 conservées alors qu’il en a probablement écrit plus de 80).
C’est Eschyle, qui, le premier, à l'idée d'introduire un second acteur, le "deutéragoniste", instaurant ainsi un dialogue entre deux acteurs. Il est considéré comme le père de la tragédie antique dont il a jeté les bases. Il a également introduit les décors et les costumes.
Ces tragédies antiques partagent une structure très rigide, une composition en vers et une division en "épisodes" (scènes), où s'intercalent des dialogues et des poèmes lyriques chantés par le Chœur.
Les récits sont le plus souvent issus de la mythologie et de l’histoire antique, avec lesquelles les poètes prennent toutefois des libertés. Les pièces posent des questions politiques et métaphysiques. Etant donné le faible nombre de comédiens, les événements sont souvent rapportés par le dialogue et les chants du chœur. Le théâtre grec n'en est pas moins un véritable spectacle où la musique, la danse et les costumes (déguisements du chœur) agrémentent le texte.

Le contexte historique
Au début du 17e siècle, le théâtre connaît un essor considérable à travers deux genres principaux :
La tragédie et la comédie. En France, on assiste alors à l'épanouissement du classicisme qui atteint son apogée durant le règne de Louis XIV (à partir de 1661). Le roi, en amateur de théâtre, protège même certaines pièces, comme le Tartuffe (1664) de Molière, contre la censure de l'Eglise.
L'avènement de la tragédie rime avec une codification stricte. Ce n'est pourtant qu'en 1674 qu'est énoncée par Nicolas Boileau, dans son Art poétique, la règle des trois unités (temps, lieu et action), de la bienséance et de la vraisemblance. La tragédie classique, codifiée, apparaît dès les années 1630 avec Pierre Corneille. Par la suite, celui-ci cède la place à Jean Racine qui devient le principal représentant du genre sous le règne du Roi-Soleil.

Les principes essentiels
a. Les trois unités
Dans l'Art poétique (1674), Boileau énonce la principale règle à laquelle la tragédie doit désormais se plier : la règle des trois unités.
– L'unité de temps : l'intrigue de la pièce doit se dérouler en une seule journée.
– L'unité de lieu : l'intrigue doit se dérouler dans un seul lieu.
– L'unité d'action : le spectateur et les personnages ne doivent se concentrer que sur une seule intrigue.
Celle-ci se double de deux autres règles : la bienséance, qui interdit la représentation de scènes violentes (mort, événement sanglant...) ; et la vraisemblance, qui exige que l'intrigue de la pièce soit crédible.

b. Le choix du sujet
L'objectif d'une tragédie, selon le philosophe grec Aristote (IVe siècle av. J.-C.), est de susciter des émotions fortes, telles que la pitié ou la terreur, afin de purger les passions des spectateurs (ce qu'Aristote appelle la catharsis). En même temps, il s'agit d'instruire en mettant en scène des actes exemplaires ou condamnables, en énonçant des principes et des pensées graves...

La tragédie se caractérise donc par le choix de sujets nobles, empruntés à l'histoire antique ou à la Bible. De même, les héros tragiques sont des personnages historiques ou mythologiques de condition élevée (rois, héros de la mythologie gréco-latine).

Les intrigues mêlent souvent l'amour et la raison d'Etat, mettant un personnage face à un choix impossible (un dilemme). Dans le déroulement de l'intrigue, on remarque également la récurrence du thème de la mort. Pourtant, il n'est pas obligatoire que le dénouement voit le décès d'un des personnages, bien que la fin d'une tragédie soit toujours malheureuse.

c. La mise en forme
La plupart du temps, la tragédie est un texte versifié (souvent en alexandrins) utilisant un registre de langue soutenu. La pièce se déroule en cinq actes, sans changement de décor. Ces règles sont imposées par le classicisme, dans un souci d'organisation.

d. Quelques auteurs et œuvres majeurs
– Pierre Corneille : Horace (1640), Cinna ou la Clémence D'Auguste (1642), Polyeucte (1643), Nicomède (1651), Suréna, général des Parthes(1674).
– Jean Racine : Andromaque (1667), Britannicus (1669), Bérénice (1670), Phèdre (1677).

L'essentiel
La tragédie, comme la comédie, connaît un essor considérable au XVIIe siècle.
Le classicisme, dans un souci d'organisation, donne lieu au cours de son évolution à une théorisation de la création théâtrale. Apparaissent alors les règles des trois unités, de la bienséance et de la vraisemblance. Le choix d'un sujet et d'une langue nobles, la versification, la structure de la pièce en cinq actes sont autant de critères régissant la tragédie classique. Les auteurs majeurs du genre sont Corneille et Racine.

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